Homélie fête de saint Matthieu, chapelle saint Jean 50ème anniversaire
Suis-moi !
Cette parole de Jésus ne cesse de retentir dans l’Eglise depuis 2000 ans. Cet appel de Jésus ne peut rester sans réponse, car nous sentons bien, nous savons que cet appel n’est pas un ordre arbitraire, mais le fruit d’un amour infini. Jésus le regarda et lui dit !
Cet Evangile, assez court, est dense et dynamique. Les nombreux verbes d’action utilisés par l’Evangéliste saint Matthieu que nous fêtons expriment le mystère de Dieu
Ce soir, en cette chapelle saint Jean Baptiste, nous célébrons un jubilé, 50 ans de l’association qui prend soin de ces bâtiments, haut témoignage de la vie chrétienne et du rayonnement de l’abbaye en ce lieu. Nous pouvons rendre grâce au Seigneur de ce qu’Il a permis depuis le 11ème siècle et aussi pour les personnes qui se sont investies dans cette association.
Suis-moi !
La rapidité de la réponse de Matthieu montre bien qu’il a été séduit par Jésus Christ. A ce stade de l’Evangile, dans la ville de Capharnaüm, véritable lieu d’échange entre les païens et la Terre sainte, la terre du peuple élu, Jésus est connu. Il a prêché à la synagogue, il a guéri des malades, il logeait chez Simon-Pierre à qui il confiera son Eglise plus tard. Capharnaüm est appelée « sa ville ».
Matthieu avait sans aucun doute entendu parler de Jésus. Son intelligence était donc déjà en éveil… Son métier de collecteur d’impôts ne le comble pas. Saisi par le regard de Jésus et son appel, Matthieu se lève, est ressuscité en langage biblique ! Il suit Jésus, pas seulement physiquement, mais il cherche à l’imiter, à vivre dans sa proximité. Jésus est notre richesse
Baptisés, nous demandons ce soir nous aussi à être séduits par Jésus, à vivre en sa présence, spécialement par la prière fidèle, quotidienne, par la lecture de l’Evangile.
« Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : ‘Je veux la miséricorde, non le sacrifice’
À tout moment, Jésus vit sa passion. Il ne faut pas attendre la trahison de Judas ou le reniement de Pierre, son arrestation ou sa mort violente sur la Croix. De sa naissance à la mort sur la Croix, Jésus manifeste dans sa vie, sa prédication, ses actions le désir de salut, la nécessité pour l’homme d’être renouvelé, guéri. Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dit seulement une parole et je serai guéri ! à chaque messe, nous redisons cette parole, nous nous approchons de Jésus car nous ne sommes pas meilleurs car chrétiens, nous savons simplement que nous avons besoin d’être guéris, rénovés, restauré (réparés et nourris)
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
Nous célébrons le jubilé de votre association en présence de notre évêque, successeur des Apôtres. En 2016, en pèlerinage diocésain à Rome, nous avons entendu le saint Père commenter cet Evangile. « il n’y a pas de saints sans passé, il n’y a pas de pécheur sans avenir ». L’Eglise que nous voulons être n’est pas une société de parfaits, mais une famille que Jésus perfectionne, guérit. Ce soir encore nous osons nous asseoir à la table de Jésus, table de sa parole et de son Eucharistie. Voilà les médicaments qu’Il nous offre pour vivre de Lui, comme Lui et pour Lui. L’Eucharistie nous nourrit de la vie de Jésus et, comme un très puissant remède, de manière mystérieuse, elle renouvelle continuellement la grâce de notre baptême. En venant en nous, c’est Jésus qui nous unit à son Corps.
Laissons-nous regarder par Jésus ! et reprenons ses 3 paroles qui suscitent en nous un désir plus grand encore de servir non seulement une chapelle, comme le fit saint François d’Assise en son temps, mais l’Eglise du Christ, afin que se construise le corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude (Ep 4). Que saint Matthieu nous aide à nous tenir en présence de Jésus, à entendre son appel suis moi et à y répondre avec générosité