Homélie messe du Saint Sacrement (22 et 23 juin 2019)
Le jour commençait à baisser…
Ce détail de l’Evangile renvoie à un autre passage de l’Ecriture, lors que Jésus Ressuscité, au soir de Pâques, rejoint 2 disciples sur le chemin d’Emmaüs.
Comme l’Ecriture s’explique par l’Ecriture, nous lisons ces récits en parallèle. Au coeur, il y a la présence vivante et vivifiante de Jésus. C’est ce que le grand et saint pape Jean Paul II a voulu réaffirmer dans sa dernière encyclique, l’Eglise vit de l’Eucharistie. L’Eucharistie, ce n’est pas quelque chose, c’est Quelqu’un : le Maître qui enseigne, le Sauveur qui se donne à nous (corps livré, sang versé), l’ami qui nous soutient et brûle notre coeur en demeurant en nous et nous en Lui. Voilà le grand mystère de l’Eucharistie, le saint Sacrement.
1) L’Eucharistie, c’est Jésus qui enseigne
Nous devons sans cesse raviver notre foi en ce si grand sacrement que l’on appelle aussi Fête Dieu.
Et pour cela, nous pouvons reprendre les mots de Jésus. Dans l’Evangile que nous venons d’entendre comme dans le récit d’Emmaüs, Jésus vient guérir des coeurs tristes et des yeux aveuglés.
Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin. Il enseigne longuement, car sa parole est lumière. Et tous, nous avons besoin de cette parole de Jésus. Il est le Verbe de Dieu, Il est La Parole de Dieu faite chair. C’est Lui qui est vérité et donc Lumière !
Paul a la suite des Apôtres enseigne, transmet : Frères j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit… L’Eucharistie est donc un don transmis par le Seigneur Jésus lui-même !
2) L’Eucharistie, c’est Jésus Sauveur
Le soir commençait à baisser nous dit saint Luc, en Lc 9 et en Lc 24… cela renvoie au dernier repas de Jésus, la nuit où il faut livré…. Le dernier repas de Jésus éclaire à son tour et la multiplication des pains et le récit d’Emmaüs.
Dans la première lecture, comme une annonce de la victoire du Christ sur le péché et le mal, nous avons entendu : béni soit le Dieu très-haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains.
L’Eucharistie, le saint sacrement, adoré, célébré et vécue, n’est pas un repas quelconque, une réunion festive de n’importe quel ordre. Il s’agit du repas du Seigneur, du repas de la nuit où il fut livré… de la nuit où Jésus se donne, se livre par amour. Jésus livré, Jésus qui se livre !
Les prières eucharistiques nous le redisent : Au moment d’être livré et d’entrer librement dans sa passion, le Seigneur prit du pain… (PE 2) ou : la nuit même où il fut livré, le Seigneur prit du pain… et le donna à ses disciples (PE 3) : Ceci est mon corps livré pour vous, ceci est mon sang versé pour vous et pour la multitude. « Faites ceci en mémoire de moi ».
Ces paroles sont redites à chaque messe : nous ne pouvons oublier le message de Jésus.
3) L’Eucharistie, c’est Jésus le Pain vivant pour la route
Donnez-leur vous-mêmes à manger ! Jésus ne veut pas des disciples inactifs. Les disciples d’Emmaüs retournent témoigner après avoir reconnu Jésus, pain vivifiant. Pour nous, cela commence par notre foi en Jésus, Pain vivant. Nous ne pouvons nous habituer à un si grand sacrement, à cette présence du Fils de Dieu qui s’offre aujourd’hui encore pour nous et pour notre salut, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
Cela se vit aussi par notre prière pour les prêtres, pour les vocations… et déjà nous rendons grâce au Seigneur pour l’ordination dimanche prochain de Jordan. Nous prierons vendredi à Notre Dame.
Car si l’Eglise vit de l’Eucharistie, n’oublions pas qu’il n’y a pas d’Eucharistie sans prêtre !
Chaque année, la fête Dieu nous renvoie à notre première communion, à la joie de recevoir Jésus et de nous laisser sauver par Lui. Oui, heureux les invités au festin des noces de l’Agneau !