Homélie 8ème dimanche TO – C – 2-3 mars 2019
« Le disciple n’est pas au-dessus du Maître » (Lc 6)
Cette parole est redite par Jésus au cours de son dernier repas, pour prévenir les Apôtres et l’Église naissante. Ce soir-là, Jésus invitera ses disciples à demeurer en Lui pour porter un fruit qui glorifie le Père (Jn 15). Avant d’entrer dans le carême, et de commencer une grande retraite, nous achevons 1 Co et de Lc 6. Jésus apprend à vivre en disciples, sans jugement, en nous soutenant, en laissant l’Esprit saint purifier nos regards, nos paroles.
1 – Saisir Paul nous enseigne la victoire du Christ
« La mort a été engloutie dans la victoire » clame saint Paul. Et pourtant, la mort est encore très présente dans notre monde, nos familles, notre vie personnelle. Que d’échecs, que d’épreuves, qui nous laissent sans force, sans espoir, sans lueur d’un avenir !
Être baptisés dans la mort et la résurrection du Christ, dans la victoire du Sauveur, ce n’est pas échapper à la mort biologique ni aux épreuves inhérentes à la vie.
Être baptisés, c’est croire que Dieu s’est engagé dans notre combat. Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Jésus, le Fils de Dieu, l’Agneau Innocent, a connu l’épreuve de la trahison, du reniement, de l’abandon, de l’angoisse devant le péché des hommes, et de la mort tragique et scandaleuse sur la Croix. Il l’a fait « pour nous et pour notre salut ».
Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ (1 Co 15)
2 – L’Eucharistie nous fait célébrer cette victoire
Chaque Eucharistie est une action de grâce, un merci au Père pour la victoire du Christ sur le péché et la mort : « Nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire ». L’anamnèse a été restaurée par le Concile Vatican II. C’est l’acclamation joyeuse et tonique de l’assemblée au coeur de la Prière Eucharistique. Après la consécration du pain et du vin en Corps et Sang du Christ, nous chantons notre foi en Jésus vivant et présent sur l’autel. Ensuite, l’Esprit Saint descend sur l’assemblée, pour que nous devenions le corps du Christ, pour que nous ne fassions qu’un seul corps et un seul esprit.
C’est la définition de la première communauté chrétienne à Jérusalem : ils avaient un seul coeur, une seule âme. Et la source de cette communion, c’est la prière avec Marie au Cénacle (Ac 1-2).
Pour que notre jugement, nos paroles et nos actions, soient vraiment « pour la gloire de Dieu et le Salut du monde », pour que nos poutres personnelles puissent brûler, nous devons passer du temps dans la prière. Si le Christ est déjà vainqueur en nous, nous avons encore à combattre. Jésus Pain de Vie et lumière sur la route nous soutient.
3 – Demeurez en mon Amour (Jn 15)
Au cours de son dernier repas, Jésus parle de l’Église avec la parabole de la vigne. Le Père est le vigneron, Jésus est la vigne. Nous sommes les sarments. Le sarment ne peut porter du fruit, s’il ne demeure sur la vigne : Sans moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire (Jn 15, 5).
Ce qui nous fait demeurer en Jésus, c’est sa Parole. Lire l’Évangile chaque jour nous fait entrer dans un dialogue avec le Seigneur Jésus. C’est à chacun, que Jésus s’adresse. Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Osons tenter l’aventure d’une lecture continue d’un livre de la Bible
Nous avons tant à apprendre sur Jésus, le Fils bien-aimé. Il nous conduira à son Père ; unis à Lui, nous porterons le fruit d’Amour et de sainteté qu’Il attend de nous.
Pour une fois, prions avec Benoît XVI (JMJ Madrid) : « Jésus, je sais que tu es le fils de Dieu, que tu as donné ta vie pour moi. Je veux te suivre avec fidélité et me laisser guider par ta Parole. Tu me connais et tu m’aimes. J’ai confiance en toi et je remets ma vie entre tes mains. Je veux que tu sois la force qui me soutienne et la joie qui ne me quitte jamais » Amen